Minute culture (merci le petit Futé)

La région de Chiang Mai située​ à 700km de Bangkok dans le Nord de la Thaïlande a depuis longtemps constitué l'un des plus grands carrefours de L' Asie. 
Les influences culturelles venues du Laos, de la Birmanie et de la Chine y sont encore palpables au quotidien ne serait ce que par l'abondance d'artisanats​ inspirés​ des traditions de ces pays et de leurs ethnies montagnardes. 

Inévitable par les touristes, elle conserve tout de même une dimension humaine. Le vieux quartier historique permet de découvrir les vestiges des temps anciens.

Chiang Mai c'est aussi des rues remplies de bars, de restaurants et d'agences pour touristes. D'ailleurs, il n'est pas rare de voir les filles de bar racoler les clients pour un verre ou de croiser un papi avec une minette du coin. Je ne m'attarderai point sur ce genre de scène.

Après 12h de train de nuit assez confortable, je pose le pied sur le quai et les taxis sont déjà d'attaque pour embarquer les touristes dans leur fourgon. 

Mon auberge est située à 15 min de la gare. À seulement 4€ la nuit, je peux me vanter d'avoir réalisé l'affaire du siècle. L'auberge possède un café à l'allure moderne en bois et qui me fait etrangement penser aux coffees d'Amsterdam. Les dortoirs sont immenses​ et je m'aperçois que l'étage n°4 n'existe point. C'est seulement le lendemain que je cogite et comprends​ qu'il s'agit d'une auberge chinoise.


Que faire à Chiang Mai ?

La cooking class 
Je décide de m'inscrire à un cours de cuisine recommandé par Jacob. C'est the must thing to do dans cette ville. Le cours de structure de la manière suivante : 
- visite du marché et achat des produits 
- visite du jardin de la chef cuisinière
- préparation des plats et dégustation
-  digestion et repos 
- préparions du dessert et dégustation

Jour de chance, nous sommes au total que deux à participer au cours. Nous retrouvons la femme de Sammy au marché qui nous présente tous les aliments que l'on retrouve dans la cuisine thaï. Tout devient plus clair dans ma tête. Les produits sont locaux et suffisent à leur cuisine. 

Le tuk tuk nous conduit dans la propriété ou nous allons effectuer le cours. La bâtisse est située à 30 min de la ville, en plein milieu des champs. Tout est incroyablement beau : le jardin est magnifique et abrite toutes les herbes nécessaires pour cuisiner. Également des cocotiers, bananiers ou manguiers sont figés dans ce paradis terrestre. 
Des hamacs ont été accrochés pour s'imprégner de cette folle nature. 
La cuisine se situe dans un spatio en bois. une vingtaine de table à la top chef ont été installées. Je suppose que pendant la hausse saison, les tables sont toutes occupées. 
Nous cochons sur la carte une entrée , deux plats principaux, une soupe et un dessert que nous souhaitons réaliser. 

Pour ma part j'ai opté pour le fameux green curry au poulet, un chicken cashewnuts, une soupe végétarienne, des nems et un Mango sticky rice. 

Nous commençons par préparer la poudre du green curry qui prend plus de temps que je ne l'imaginais. Je ne réalisais pas jusqu'à présent à quel point la cuisine thaïlandaise était complexe, et qu'elle intégrait autant d'herbes et d'épices. Au bout d'une heure, nous terminons le premier plat puis nous enchaînons avec le deuxième. Tout se cuisine à l'huile de tournesol dans un wok.
Nous passons enfin à la dégustation et le résultat est sans appel : c'est un délice !!!! 

Une sieste dans le hamac s'impose.
Une heure plus tard et avec la trace du filet imprimé sur la moitié de mon visage, nous enchaînons sur la préparation des spring rolls et du dessert. Pour ma part, j'avais déjà appris à réaliser des nems durant mon trek à Sapa ( Vietnam). C'est donc avec aisance que je le reproduis. Le dessert est également facile à réaliser. 
Nous passons à la dégustation et bizarrement mon estomac a encore de la place. 
Décidément la cuisine thaïlandaise est une des meilleures que j'ai gouté jusqu'à présent (après celle italienne et française ). Le mélange des différentes saveurs aussi bien épicées, amères, acides​ ou sucrée​s provoquent​ un véritable feux d'artifices dans ma bouche. 


Visite de la ville 
Le lendemain, mon pote de Lyon venus passer tranquillement deux semaines de vacances en Thaïlande me rejoins. 
Je change d'auberge pour une autre avec piscine, ce qui n'est pas négligeable au vu des hautes températures. 
Enfin quelqu'un de familier et avec qui je peux parler français. Un bonheur après 4 mois de voyage ! 
Nous partons directement visiter la ville et ses nombreux temples. Mais avant cela, shopping obligé pour mon pote qui doit investir dans un pantalon en coton imprimé d'éléphants​ ( la base du backpackeur). D'ailleurs c'est grâce à cet imprimé que l'on sait si la personne vient de Thaïlande. 

Nous visitons les temples et je rigole intérieurement de par son regard impressionné, et le fait que ce soit la première fois qu'il rentre dans un temple me rappelle mes débuts sur le continent. Mais à force d'en visiter ( surtout après la Birmanie) on fini par se familiariser avec l'environnement. Ainsi, je ne suis pas surprise de croiser des moines ou des personnes s'agenouillant et s'abaissant trois fois devant bouddha. Je me sens comme chez moi et j'en profite pour faire la guide. 

La forte chaleur nous décourage d'en visiter davantage. Je conduis mon ami dans un restaurant thai caché dans une ruelle et qui ne dispose que de quelques ventilateurs et non d'une clim. Oui on transpire toujours autant. Je le conseille​ sur un plat local à base de curry et quelques minutes plus tard nous voici servis. Encore une fois le repas est délicieux et nous sommes plongés dans un vrai restaurant local et non un attrape touriste. Comme quoi il suffit de s'éloigner légèrement des grands axes pour trouver son bonheur. 

Nous retournons à l'auberge et profitons pour sauter dans la piscine déjà prise d'assaut par des hollandais. 


Visite du temple Doi Suthep 
Le lendemain, nous louons un scooter pour visiter un temple situé sur la colline de Doi Suthep. C'est l'un des lieux les plus vénérés du Nord de la Thaïlande. Louis conduit et je me contente de faire Mappy.
Après 20min de route, nous apercevons la police qui bloque tous les étrangers à scooter pour leur demander leur permis international. Évidement mon pote n'en possède pas , ce qui nous vaut 400 baths d'amende (10€) et l'autorisation de conduire sans permis pendant 3j. Ce qui n'est pas si onéreux car dans le sud du pays, les contraventions peuvent s'élever jusqu'à 1000 bats. 
J'apprends par la suite que nous aurions pu payer moins si nous avions prétendu ne posséder que 100 ou 200 baths. Oui seul l'argent les intéresse #corruption. 

Après 30 min à zigzager dans la colline et avec la peur de tomber en panne d'essence, nous arrivons en haut du sommet. Avec l'expérience du voyage, je sais qu'il est facile de trouver 1L d'essence dans des bouteilles en plastique en demandant à un vendeur du coin. 
Mission réussie​, nous pouvons enfin acheter nos places pour visiter le lieu. 
Nous rejoignons le temple en grimpant les 200 marches. Nous apercevons de jeunes enfants vêtus de leurs habits traditionnels​venus mendier quelques baths en échange d'une pause photo avec les touristes. La scène est triste à voir. Alors qu'ils pourraient être à l'école, les touristes ( la plupart chinois) paient volontiers pour avoir un souvenir sur leur portable. Ainsi, les mômes ne sont pas prêts d'arrêter ce business rentable et les parents l'ont bien compris. 

Nous enlevons nos chaussures et observons le chédi doré entouré de belles statues. Nous marchons dans le sens des aiguilles d'une montre et observons des fidèles marcher les uns à la suite des autres en récitant une prière avec de l'encens et une bougie à la main. 
L'endroit est rempli de touristes mais le calme se fait quand même ressentir. Nous apercevons un moine bénir des personnes qui se succèdent à la file indienne. Les dorures omniprésentent nous aveugles, nous en profitons alors pour admirer la vue sur la ville. 

Puisque nous sommes en scooter, nous en profitons pour poursuivre la route et rejoindre 3 villages situés à quelques kilomètres du temple. La route est agréable et nous en profitons pour nous arrêter sur un view point afin de prendre une photo de la vallée. 

Nous roulons dans le premier village qui n'est en fait qu'une route bordée de shops à touristes et décidons de tracer directement notre chemin pour rejoindre le deuxième. 

Nous nous arrêtons pour manger mais le scénario est identique au premier village , des shops à souvenir tous identiques et à perte de vue. Décidément l'authenticité n'est pas au rendez-vous. Nous rebroussons chemin pour retourner à l'auberge et profiter de nouveau de la piscine. 


Le Sunday night market. 
Je m'étais déjà balladée au Saturday night market ( Le jour précédent) et je décide de refaire la même avec mon pote. Le marché qui s'étale dans une immense rue de plusieurs km est un spectacle olfactif et visuel. Certes tous les stands se ressemblent, mais je n'arrive pas à me lasser de cette ambiance chaleureuse et conviviale. Nous goûtons beaucoup de spécialités locales comme des raviolis au porc, des brochettes de viande, des nouilles au curry , un fruit shake et j'en passe. 
Nous continuons à nous ballader et de contempler tous ces stands. 

Nous nous posons ensuite dans un jazz bar qui fait fureur à Chiang Mai. Apparemment en haute saison, il est compliqué de trouver une chaise mais ce soir là chance est au rendez vous (certes nous sommes en basse saison). Le groupe est excellent et nous avons cet étrange sentiment familier d'être dans un bar à Lyon. Nous ne sommes point dépaysé par ce concert et tant mieux car cela change des chants Thaïs.
Nous rentrons ensuite à l'auberge car une journée intense de trek nous attend le lendemain.


Le trek dans la jungle 
J'essaie d'organiser le maximum de choses pour que mon pote puisse vivre à fond la Thaïlande du Nord. 
le tuk tuk vient nous chercher de bonne heure et nous conduit deux heures plus tard dans un parc national. Nous serons un groupe de 4 personnes ce qui est idéal pour profiter à fond de cette journée. Deux guides et leurs chiens ouvrent le bal et nous conduisent​ dans la jungle. Il fait chaud, l'air est humide et en plus nous devons gravir cette montée interminable pour atteindre le sommet. Je suis fatiguée et contrairement aux autres je marche plutôt lentement - disons que je prends mon temps pour profiter de la nature ( hum hum).

Les guides en profitent pour nous fabriquer des bracelets et un chapeau avec une feuille de bananier et nous arracher un bout d'écorce de l'arbre baume du tigre. 

Après 2h de marche nous arrivons enfin au sommet et la vue est impressionnante. Un drapeau thaïlandais flotte dans les airs. Apres l'effort le réconfort. Nous marquons une pause pour manger le repas à base de poulet et de riz. Les fruits sont aussi au rendez vous ! 

Au bout d'une heure, nous repartons à l'aventure et cette fois-ci la descente est au rendez vous. Nous arrivons quelques heures plus tard dans un village reculé. Là encore Louis est surpris car c'est la première fois qu'il voit des villageois dans leur vie quotidienne. 
La pluie va bientôt faire son apparition donc nous devons presser le pas pour rejoindre le campement. 
Malheureusement pour nous l'aventure s'arrête là puisque nous avons opté pour une journée de marche. Nous montons à l'arrière d'un pick up jusqu'à ce que la pluie nous oblige à rentrer à l'intérieur. Comme le dit notre guide : c'est positif qu'il commence à pleuvoir autant (nb : la saison des pluies débute normalement en juin ) car cela prédit une future bonne récolte pour les paysans. 

Nous rentrons avec nos jambes fatiguées mais  décidons tout de même de profiter de la street food ! Nous goûterons un des meilleurs pad thaï de la ville.
Mon amie hollandaise Elzabeth que j'avais rencontré à Bangkok m'informe qu'elle compte se rendre dans un cabaret de Lady boy. 


L'expérience cabaret 
Nous la retrouvons pour 21h et avons hâte de découvrir le show. 
Après 30min à patienter, le rideau s'ouvre enfin sur une musique entraînante. La Lady boy fait son apparition et elle ne nous laisse pas indifférente. Vêtue d'un body à paillette et des plumes, elle fait sensation dans le bar. Elle danse et chante en playback avec une telle énergie qu'elle me donne des frissons. 
Les show avec les danseuses et danseurs s'enchaîne. L'ambiance est au rendez vous et le spectacle est magique !!! Les lady boys n'hésitent pas à se trémousser dans les allées du bars et au contact du public ( n'en déplaise à certains ). 
2h plus tard, je ressors avec le smile ! J'ai adoré ce spectacle hors du commun qui vaut vraiment le détour. Les Lady semblent épanouies dans leur rôle pour notre plus grand bonheur des yeux. 


Rencontre incroyable avec les éléphants 
Elzabeth m'a convaincu la veille de passer une matinée auprès des éléphants. Juste avant le début du cabaret, j'appelle l'agence pour leur demander s'il reste deux places pour le lendemain et la réponse est positive. 

Nous nous levons à 6h avec les yeux qui piquent. Nous rencontrons dans le tuk tuk des américains dont leur rêve est de rencontrer des éléphants. 
Après une heure de route nous arrivons au campement. 
Nous sommes une quinzaine de personnes majoritairement anglais et américains. 

Le mahut ( celui qui s'occupe de son éléphant) nous raconte les conditions de l'animal depuis ces dernières années. Seuls quelques centaines d'éléphants vivent en liberté mais plus de 80% vivent désormais dans des camps dû au braconnage. 
L'objectif de ce sanctuaire est de récupérer des animaux en mauvais état ( souvent abandonné par des cirques) et de les réhabituer à une vie meilleure​. Ici on ne grimpe pas sur l'animal , on le respecte.

L'éléphant possède une très mauvaise vue. afin de le rassurer et de lui paraître familier, nous endossons chacun un haut traditionnel coloré. 

Le premier contact s'effectuera à distance grave à des barrière en bois qui permettront de nous familiariser avec la bête. Au total 7 éléphants dont une future maman, un petit de 6 mois, des adolescents ( comme les guides aiment les surnommer) et un daron. 

Nous nous approchons avec précaution et les nourrissons de bananes dont ils sont si friands. Deux techniques pour leur donner à manger : 
- directement dans la trompe 
- dans leur bouche ce qui est assez impressionnant voir effrayant au début. 

Une fois que le contact est établi, nous cassons cette barrière invisible qui nous sépare et nous pouvons enfin les caresser. 
Ce moment est intense car cet animal si mythique et impressionnant de part sa taille se trouve juste devant moi. Je profite de chaque seconde à leur côté et les observe avec attention. Ils n'ont vraiment pas peur de l'homme et semblent​ heureux. 

Nous passons ensuite à l'activité suivante : la baignade. 
Tous en maillot, nous nous dirigeons dans la rivière ou plutôt un mini étang boueux pour enduire leur corps. Le petit a du mal à voir à la surface et essai de se déplacer tant bien que mal. Pendant ce temps un autre éléphant a décidé que c'était le bon moment de faire ses besoins dans l'eau (merci). Les excréments sont récupérés puis recyclés pour faire des sacs en toile. Puis le mâle décide à son tour de se donner en spectacle et de s'accoupler devant nos yeux ébahis. Le show ne durera que quelques secondes. 

Après cette baignade vient ensuite le bain de boue​. Tout le monde se jette dedans et nous voici marron. C'est au tour des éléphants dont ce moment semble particulièrement leur plaire. 

Nous finirons ensuite cette matinée par un bon repas traditionnel thaï. 
Une sacoche à base de caca d'éléphant nous ait offerte pour le bonheur de chacun. Au cas où si vous vous poser la question : non ça ne sent point ! 


Conclusion : Personnellement je ne trouve pas la ville de Chiang Mai particulièrement belle car elle est envahi par des agences à touristes et de restaurants. En revanche j'ai particulièrement apprécié les nombreuses activités qu'elle propose. Les marchés aussi bien de jour que de nuit sont les points forts​ de cette ville qui offrent​ aux touristes une ambiance à part.