Après la superbe ville de Yangon, nous partons ( moi et l'anglais Jacob ) en direction de Hpa-an, la pépite de la Birmanie. 

Pour rejoindre cet endroit, nous sautons dans un bus de nuit. Pour l'anecdote, la station de bus qui se trouve à 45min du centre est la plus grande que j'ai pu voir. C'est un véritable village où des milliers de bus sont garés, du jamais vu. 

Le transport se passe à merveille​. Le volume des chansons locales n'est pas à son maximum, la clim est bien présente, les sièges s'inclinent et sont spacieux : la classe à Dallas. 
Seul bémol, le bus part en fin de journée et finira par nous déposer au milieu de nul part et en plein milieu de la nuit. 

Nous arrivons donc à 3h du matin dans les environs de Hpa-an. Le tuk tuk nous fait des appels de phare : pas le choix nous devons grimper dans son bolide car notre auberge est située à 3km. 

Après quelques heures de sommeil, nous changeons d'auberge car nous en avions réservé une autre réputée meilleure, et selon les avis sur TripAdvisor, la propriétaire est très drôle. 

Nous la rencontrons enfin et je vous confirme qu'elle est bien comique ! 
Notre premier reflex est de louer un scooter pour visiter les environs. Et croyez moi le programme est chargé ! 

Hpan-An est la pépite du Myanmar. Des paysages bruts encore préservés du tourisme. Des grottes magiques, des rizières, des montagnes à couper le souffle et surtout des personnes d'une rare gentillesse. 

Sur la route, la nature prend place, et cela contraste après l'agitation de Yangon.


La grotte Sadan 
Elle est située à 30km de la ville, paumée au milieu de la campagne. Comme d'habitude, avant de rentrer dans un lieu sacré, je retire les tongs, enfile mon foulard en guise de jupe et pars explorer la grotte. 
Les nombreuses statues de bouddhas savent nous accueillir. Allongées, debout, à genoux...je n'arrive pas à me lasser de les regarder. 
Nous nous enfonçons dans la pénombre et mes pieds commencent à souffrir du sol caillouteux. Le bruit des chauves souris raisonnent ( pas très rassurant), et le chemin soit disant tracé n'est pas des plus fiables. En somme, il suffit simplement de faire attention où l'on pose les pieds sinon ça peut faire mal. 

Après 15 bonnes minutes de marche, nous observons la lumière du jour qui nous conduit vers la sortie où des barques attendent les touristes. Par touristes j'entends principalement des locaux. 
Nous montons dans la barque et j'observe attentivement le paysage qui m'entoure. Nous avons traversé la montagne quasi dans le noir, pour se retrouver face à des rizières et des champs aux multiples couleurs. 
Une famille en profite pour se baigner dans l'eau (loin d'être propre) et laver son linge. 

Nous regagnons l'entrée de la grotte à pied et nous sommes toujours autant hypnotisés par cette nature. 

Waterfall ou swimming pool 
Nous déjeunons dans un des nombreux restaurants qui entourent cette piscine ou plutôt bassin d'eau naturel. Il est 12h et la température est à son plus haut : 38°C. 
Voici ce qui arrive à ce stade de chaleur : 
- Ton verre rempli de glaçons fond à toute vitesse et devient chaud
- même immobile, tu transpires
- l'air envoyé par le ventilo ressemble plus à de l'air propulsé par ton sèche cheveux 
- tu bois 4l d'eau par jour 
- tu es obsédée par l'image d'une montagne où tu pourrais te jeter dans la neige...

Après avoir terminé difficilement notre plat de nouilles ( une pastèque aurait fait l'affaire), j'observe au loin les gamins se baigner. 
Mieux ne pas boire la tasse car tu peux finir cloué au lit pendant une semaine. Mais les enfants ont l'habitude et continuent de s'arroser et de perfectionner leur figure d'acqua-gym.
Le bassin d'à côté m'interpelle. Un panneau inscrit clairement que la baignade est interdite aux femmes " no lady ". 

La place de la femme dans la culture bouddhiste 
De nombreux panneaux mentionnent l'interdiction aux femmes de se rendre à l'intérieur de certains temples ou pagodes. Et ce sera valable dans tous les lieux sacrés bouddhistes. 
Au cours de mes visites, j'ai pu apercevoir des pièces interdites aux femmes. Ces pièces ouvertes où trônent un immense bouddha sont délimitées par ce panneau rouge et par des pots de fleur.
Les femmes prient à l'extérieur, pendant que les hommes entrent tranquillement dans le lieu qui leur est réservé. 
Autre fait marquant, les femmes n'ont pas le droit de toucher un moine. 
En lisant plusieurs articles sur internet, j'apprends que c'est plutôt la tradition qui a entraîné cette pratique plutôt qu'une règle. 
Cette interdiction des femmes dans certains lieux saints a donc été héritée de l’Hindouisme. Le corps de la femme étant considéré comme impur et honteux. Même le Dalaï lama réputé comme le plus moderne et juste avait évoqué les propos suivants : 
"L’attirance pour une femme vient surtout de la pensée que son corps est pur mais il n’y a rien de pur dans le corps d’une femme de même qu’un vase décoré rempli d’ordures peut plaire aux idiots de même l’ignorant, l’insensé et le mondain désirent les femmes la cité abjecte du corps avec ses trous excrétant les éléments, est appelée par les stupides".
Bref le changement c'est pas pour maintenant ! 

Après cette pause bien méritée, nous remontons sur le scooter pour visiter les fameux jardins aux 1000 bouddhas qui se situe à 10min des bassins. 

Le jardin de Lumbini 
Il se situe au pied du mont Zwe Ga bin et est réputé pour ses nombreuses statues de bouddhas toutes identiques. Le jardin est immense et j'ai aimé me perdre dans les différentes allées. J'ai essayé de jouer au jeu des 7 erreurs et impossible de trouver des différences. 
L'artisan qui les fabrique depuis des années vit dans le jardin mais je n'ai pas réussi à le trouver. peut être qu'il se cachait derrière une statue.
En tout cas, je me suis éclatée à prendre des photos, le rendu étant pas mal :) 

kyauk ka lat 
Je ne vais pas vous cacher que ce temple entouré d'eau était la déception de mon voyage en Birmanie. 
À la base, il s'agit d'un monastère situé au coeur d'un rocher et entouré par de l'eau. 
Ce lieu est très sacré et visité par les locaux. 
Malheureusement, quand nous l'avons aperçu, l'eau qui se situait devant le monastère a complètement été asséchée pour laisser place à des pelleteuses et à leur bruit insupportable - le charme s'est complètement envolé. 
Et pour compléter le tout, un  immense bâtiment était en construction. 
J'ai quand même pu prendre en photo l'arrière du rocher où l'eau était encore présente. 

Le Mont Zwe ga bin 
Le lendemain, nous enchaînons les visites avec l'ascension du mont Zwe Ga bin qui abrite un monastère sur le sommet. 

Nous arrivons au pied de la Montagne à 9h30. Le soleil tape déjà fort et je regrette de ne pas m'être levée plus tôt. 
Je commence la montée par les marches taillées à la pierre. Certaines sont relativement hautes alors que d'autres sont minuscules : vive les squat. 
Durant ma souffrance pour atteindre les 800m, j'ai pu croiser des moines en tong transporter des briques, et parfois des mômes aidant à la tâche. 
La chaleur est tellement écrasante que je ne cesse de m'arrêter toutes les 5 minutes pour trouver un coin d'ombre. J'arrive à bout de ma bouteille d'eau, mais heureusement quelques échoppes en vendent à certains endroits. 

Je fais un bout de chemin avec des locaux amusés de me voir souffrir. Ils sont très gentils et m'encouragent :) Je croise également des groupes de jeunes qui veulent faire un selfie en ma compagnie ( la classe ;) - en réalité je suis très mal à l'aise #souriregêné. 

Les derniers mètres sont les plus compliqués. Je suis à deux doigts de pleurer et de vouloir redescendre en parachute ( dans mes rêves). Heureusement le paysage est à couper le souffle. Et lorsque j'enlève enfin mes chaussures pour pénétrer dans l'enceinte sacrée, je savoure du haut des 800m cette victorieuse - difficile ascension ! 
Juste un petit détail, mes pieds brûlent au sens propre dès qu'ils touchent la moindre pierre au sol. Je suis obligée de courir en direction de l'ombre pour éviter de finir aux urgences. 
Après 30min de sieste sur un tapis en bambou, nous décidons de redescendre. Et le retour s'avère bien plus difficile que l'aller. Mes jambes tremblent sûrement dûes à mes muscles qui ont trop travailler. Je flippe pour mon genou donc je prends mon temps . D'autant plus que le chemin est dangereux si on ne fait pas gaffe. Une heure plus tard, nous frôlons la terre ferme et nous nous posons de nouveau aux piscines complètement vidés par l'effort. 

Après ce repas bien mérité, nous passerons l'après midi à visiter les grottes birmanes. Un pur bijou de la nature et de l'homme. 

Ka Wa Tung Cave 
Une grotte décorée avec plus de 100 statuettes de bouddhas. Elle ne casse pas deux pattes à un canard mais elle vaut quand même le détour pour sa piscine naturelle où les locaux ainsi que des novices ( jeunes moines) viennent se tremper. 

La grotte Yateak pyan
Située à 30min de la précédente cave, nous nous engageons sur un chemin de terre poussiéreux à travers un village où la vie locale bat son plein. Les jeunes jouent au foot, les plus vieux observent et papotent, et les mères préparent le repas. Nous filons à la grotte qui se situe en hauteur. 
Dans cette grotte, les bouddhas sont tous alignés. Aux alentours, le paysage est éblouissant et j'aperçois des moines en plein travaux de rénovation. Comme quoi il n'y a pas que la méditation. 

la grotte Kawgun
Une de mes préférées de tout mon voyage. 
Cette grotte m'a littéralement impressionnée par sa beauté et son originalité. Des centaines de petits bouddhas d’argile recouvrent les murs et le haut de la caverne. C'est un véritable havre de paix qui reflète le talent des ancêtres qui ont pu aménager ce lieu. 
Le rendu en photo est impressionnant.

La bat cave
Plus que 20 min avant le coucher du soleil. Nous roulons pour rejoindre la bat cave qui promet d'offrir un ballet de chauve souris. 
Mais avant, nous grimpons des escaliers assez vétustes pour rejoindre le sommet de la falaise. La vue à 360 °c sur les environs est spectaculaire. 
Quelques minutes plus tard, les chauves souris sortent de leur trou pour s'envoler dans tous les sens. Le show est bien plus impressionnant qu'a Battambang au Cambodge, où des centaines de touristes attendaient avec impatience. 

La nuit tombe et ce qui devait arriver arriva ...beaucoup de backpackers tombent malade une ou plusieurs fois après un séjour en Birmanie. Après 3 pays sans aucun signe d'intoxication, c'est à hpa An que je tombe malade pendant 3 jours. Je ne vous raconte pas comme je redoute le trajet en bus du lendemain.
En effet, quand je me suis levée après une nuit à faire des allers retours dans les toilettes​, je prie pour que le trajet en bus se passe bien. 

Direction le golden rock pour 4h de trajet dans la joie et la bonne humeur.