Nous sommes partis de la ville de Bago, que je n'ai pas développé dans un article car elle pas intéressante, excepté pour son bouddha allongé de 55 m de long et ses 1000 ans d'âge qui en font une des statues de Bouddha couché les plus célèbres au monde.

Il y a trois types de bus pour voyager entre les différentes villes : 
- le bus local étant le moins cher mais aussi le moins confortable : sièges non inclinables, pas de clim et karaoké à fond. 
- le bus VIP ( vip étant exagéré) qui est celui privilégié par les touristes. Confort au max. 
- Les mini-van qui n'ont pas la clim. Capacité max 10 personnes. 

Pour notre part, nous avions réservé un bus vip au tarif assez élevé. Un gars de la compagnie nous les avait vendu à l'hôtel. 

Le tuk tuk nous dépose à la gare routière et après une heure d'attente le bus déjà rempli se pointe. Et à notre plus grand étonnement, c'est un bus local qui se dresse devant nous. La nuit promet d'être longue. D'autant plus que nous sommes juste assis au dessus du moteur qui chauffe sévèrement nos pieds. Même le somnifere n'a pas réussi à faire son effet. 

9h plus tard nous sommes lâchés dans Kalaw et nous dormirons 3h dans un hotel repoussant à l'hygiène douteuse. 

Nous nous levons péniblement , les yeux lourds et nous nous dirigeons dans l'agence green discovery Où Lawrence notre futur guide nous attend. 

Lawrence est un indien de 26 ans qui a grandi en Birmanie. Ses grands parents ont immigrés dans le pays quand il était à peine né et il parle parfaitement l'anglais et le Myanmar.
Mué, une jeune future guide de 23 ans en pleine formation nous rejoins également. 

Niveau de difficulté du trek 
sur une échelle de 1 à 10 je pointerai sur un 3. 
Globalement le paysage est quasi plat, de temps à autre des montées nous surprennent​ mais elles restent largement faisable, et la beauté des paysages contribue à nous faire oublier ces moments sportifs. 

Le but de ce trek est de rejoindre le lac inle depuis kalaw en trois jours de marche. 
Nous serons également accueilli par deux familles durant la nuit. 

jour 1 
Nous quittons l'agence avec la patate et la montée dans la forêt vient très vite décrocher nos petits sourires. Heureusement ça sent bon le pin et les oiseaux chantent. 

Nous nous enfonçons ensuite dans la plaine et le paysage commence à devenir magique et ne cesse de changer au fur et à mesure que nous avançons. J'ai l'impression de me teleporter en Afrique, puis en Australie, et desfois en France. 
Nous nous arrêtons à proximité d'une grotte pour manger un délicieux plat local à base de soupe et de tofu sans oublier le riz et la viande.

Nous repartons le ventre lourd à la conquête de la grotte qui s'étend tout en longueur. Je me pose toujours la question : comment les moines ont ils réussi à transporter toutes ces statues de bouddha à l'intérieur ? Certaines mesurent plus de 3m. 

Ils nous restent 7km à parcourir avant d'atteindre le village où nous crecherons. La marche se fait dans la joie et la bonne humeur grâce à Lawrence :) 
Les buffles nous accueillent timidement contrairement à nos hôtes qui nous adresse un énorme smile. Pas une minute à perdre, la mama ou plutôt la mère grand prépare à manger pendant que son mari nous observe. .
Nous faisons de même avec notre thé vert à la main. 
Je décide de me promener dans le village. La plupart des villageois termine de travailler dans les champs, d'autres se lavent avec une serviette autour du corps dans le jardin ( oui c'est la technique car les salles de bain n'existent pas). 
Les buffles sont aglutinés devant les maisons et me regardent avec un drôle d'air. Je préfère garder mes distances avec ses grosses bêtes on ne sait jamais. 

Nous dînerons avec nos guides mais pas avec nos hôtes qui préfèrent manger de leur côté, ce qui est compréhensible car manger tous les soirs avec des touristes doit être usant. 
À la fin du repas, le grand père s'assoit toujours à quelques mètres de nous et engage la conversation en anglais. Cela fait depuis quelques années qu'il apprend la langue grâce aux touristes et il y met du sien. Il en profite pour nous raconter quelques détails de sa vie notamment sur sa famille ( toujours en anglais). 
Nous partirons nous coucher sur des matelas posés au sol autours de 22h - oui les 15km se font sentir dans nos jambes ! 

Jour 2 
Réveil matinal dans la maison en bambou - heureusement que le coq fait office de réveil.
Lawrence nous a cuisiné du riz au curry ainsi que des galettes afin de prendre des forces. Miam !

Nous quittons le village et nous nous engageons dans un sentier qui nous mène à travers les champs. Nous prenons un peu de hauteur et le paysage est à couper le souffle. 
Sur notre route, nous croisons des vaches qui tirent une charette. La particularité de cet animal est que le mâle possède une bosse ce qui permet de fixer la charette. 

L'heure de la pause a sonné et nous nous arrêtons dans une petite maison où quelques biscuits nous attendent. J'observe la Mamie assise qui tisse un sac d'écolier ( vidéo). Apparemment, seules deux mamies sont capable d'exercer ce métier et personne n'a voulu reprendre l'affaire. 

En fin d'après-midi, nous arrivons au 2nd village et l'ambiance est bien différente. La plupart des backpackers choissisent un trek de 2j/1 nuit et s'arrêtent dans ce lieu. Les habitants en ont ras le bol. Certains prennent des photos sans respect de la vie privée, d'autres boivent..bref ce n'est pas glorieux. 

Notre hôte n'est pas des plus sympathique. Il nous adresse à peine un bonjour et part dans sa maison cuisiner. Le tourisme fait vivre le village et ses habitants qui profitent de ces treks pour remplir leur porte monnaie et s'offrir des conditions de vie meilleure. Beaucoup deviennent désagréable avec les voyageurs - d'où un certain paradoxe. 

Lawrence nous fait visiter le monastère tout en bois et nous observons une partie de foot entre novices ( jeunes moines). Nous nous posons ensuite au bar pour se rafraichir avec un jus de litchis. 
Nous enchaînons avec le dîner à base de viande riz et de légumes. 

Jour 3 
Dernière ligne droite pour rejoindre le lac. Nous partons au lever du soleil afin d'éviter les autres touristes et cela fonctionne car la route est déserte. L'air est frais ce qui ne va pas durer car les 38°C se feront ressentir plus tard. 

J'aperçois du haut de la colline le lac et après 10 km nous arrivons enfin au point d'arrivée. 
Une barque typique du lac amarre pour nous conduire à notre hostel située à 30km. 

Nous quittons avec l'arme à l'oeil nos deux guides exceptionnels et nous empruntons un canal rempli de végétation. Les maisons sur pilotis sont impressionnantes. La saison sèche a considérablement fait baisser le niveau du lac et certains endroits ne sont plus accessibles. 

Le paysage qui s'offre à nous est exceptionnel. Des montagnes entourent le lac, et j'arrive à apercevoir au loin des pêcheurs sur leur bateau. 
technique de pêche : Les Inthas manoeuvrent leur pirogue d’une manière bien particulière, qui leur est propre ! Ils se placent à la poupe de la pirogue, debout ! Ils n’utilisent qu’une seule rame et rament en s’aidant d’une des jambes pour garder les mains libres. 

Ce trek m'a permis de découvrir des paysages diversifiés d'une incroyable beauté. La période estivale n'est pas la meilleure dû aux fortes chaleurs qui brulent la végétation. En temps normal, le vert prédomine et le rendu sur les photos est spectaculaire. L'avantage est qu'aucun touriste n'est venu gâché ces 3 jours. En haute saison, 200 randonneurs empruntent chaque jour cette route.